“Bonjour à toutes, bonjour à tous, fin septembre approche tout doucement et avec ça la biennale d’art contemporain qui va ouvrir ses portes au public jusqu’en janvier. J’ai écumé je pense le plus long dossier de presse que j’ai eu l’occasion d’avoir sous les yeux et on prendra le temps de se pencher sur certains artistes, leurs pratiques, leur techniques histoire d’aller au delà du cadre des œuvres qui vous seront accessible sur les lieux d’exposition. Mais avant tout ça, on va planter un peu le décor de l’édition 2024.
Le thème pour cette année, c’est “les voix des fleuves”. ça sonne un peu onirique mais c’est une métaphore qui évoque les petites voix qui s’unissent en une seule immense à la manière des cours d’eaux qui rejoignent un fleuve. ça fait écho au Rhône, qui s’écoule le long des lieux phares qui permettent à la biennale d’exister depuis 1991.
L’ IAC de Villeurbanne, le MAC, le musée des beaux arts et d’autres lieux renouvellent leur accueil des artistes mais la nouveauté cette année, c’est les toutes récentes grandes locos qui ont ouvert à La Mulatière et qui se fera le lieu phare des prochaines biennales qu’il s’agisse d’art ou de danse.
Les voix que le thème évoque fait beaucoup écho à une sélection qui revendique beaucoup plus que d’habitude. On questionne les codes établis, on utilise la plateforme qui nous est donnés pour alarmer sur des contextes de violences qui ont lieu à l’international mais surtout, on met en avant la jeunesse. Il y a, une fois de plus, une grande diversité qu’elle soit générationnelle, de genre et aussi d’origines. Il y a une vraie volonté de donner de la voix d’une manière aussi large que possible qu’elles viennent de loin ou d’à côté.
La biennale en elle-même est une expérience mais il y a aussi résonance, un programme en marge, qui continue de s’enrichir édition après édition. Des expos vont avoir lieu dans une bonne partie de la région et le beaujolais en accueille même plusieurs. Le musée Paul Dini a fait une sélection qui fait écho au thème de cette année du 19 octobre au 25 février. Tarare accueillera aussi 3 évènements. J’ai d’ailleurs eu l’occasion d’avoir Stéphanie Grillet et sa commissaire Françoise Michallon dans les studios de Calade . Elle exposera à Theizé du 27 au 29 septembre dans l’ancienne église.
L’Institut d’Art contemporain de Villeurbanne et le Musée d’art contemporain de Lyon propose aussi le programme jeune création internationale pour donner un coup de boost aux jeunes artistes émergents dans un milieu ou l’identité et la carrière parle quelques fois beaucoup plus que les œuvres en elles-même. 5 Artistes régionaux et 5 artistes internationaux ont été invités à partir de candidatures ouvertes pour croiser réseaux, idées et imaginer un projet commun.
Le milieu de l’art bouge, la biennale plante son chapiteau tout près de chez vous, n’hésitez pas à vous renseignez sur les résonances si votre curiosité vous fait des appels de phare. Les lieux renouvellent d’inventivité pour rester attractifs et ça marche, 46% du public avait moins de 26 ans sur l’édition 2022. En s’inscrivant dans l’air du temps, on remet le spectateur au centre en choisissant de mettre en avant des enjeux qui lui parle. C’est quelque chose qui se fait malheureusement encore trop peu dans ce genre d’institution et qui est en grande partie responsable du désintéressement global vis à vis de l’art contemporain.
Cela dit, tout n’est pas perdu, bien au contraire. Les structures sont à l’écoute, le mac de Lyon a lancé le concept MacBar avec des expos en libre accès et une petite scène à l’entrée sur laquelle s’est déjà déroulée quelques DJ sets. Plusieurs éditions ont eu lieu et ce format qui mêle fête et culture a été extrêmement bien reçu et ouvre une perspective super intéressante.”