“Bonjour à toutes et tous.
Ce weekend à Lyon c’était la Pride (et non pas la Gay-Pride), mais dès le lendemain le contexte politique s’est retrouvé particulièrement tendu et a complètement modifié mon texte. On est en plein mois des fiertés et il est grand temps de parler de la scène queer engagée, plus ou moins locale.
Autant commencer par poser le contexte. Qu’est-ce que c’est que le terme queer au delà de la lettre Q dans LBGBTQ+ ? Statistiquement , les deux genres les plus représentées sont Homme et Femme. Objectivement, il a été estimé qu’il s’agissait surtout d’une construction sociale. Une partie de la population s’inscrit hors ou entre ces deux genres. être queer, c’est décider de célébrer sa façon de se jouer de ces codes ou de les réinventer.
Petite parenthèse, “queer” c’était une façon péjorative voire insultante de définir les LBGT qui affichaient leur orientation et leur genre en public dans les pays anglophones. Le terme s’est fait récupérer par la communauté comme symbole de résistance à l’adversité.
C’est un spectre vraiment très large donc pas d’inquiétude si ça vous parait abstrait. Parmi les multiples exemples, les personnes trans, les personnes non binaires sont sur le spectre queer, l’art du drag s’y inscrit aussi (queen, king, club kid etc)… mais au delà de ça c’est une manière de chérir sa volonté de tracer sa propre route dans la construction de son identité qu’elle soit subtile ou totalement iconoclaste vis à vis des deux genres principaux.
A échelle locale on peut citer Woodkid qui a fait une bonne partie de son cycle scolaire à Notre-Dame de Mongré avant de commencer sa carrière de musicien, graphiste et réalisateur. Il est assez connu pour run boy run , mais pas seulement. Il a aussi réalisé des clips pour Lana Del Rey et a prêté sa voix dans une chanson pour la série Arcane…
Ceci dit sa musique s’est retrouvée utilisée à plusieurs reprises par des groupes d’extrême droite pour des spots promotionnels, ce à quoi il a vite réagi en expliquant qu’il n’a en aucun cas donné son consentement.
Une opposition si forte fait sens pour plusieurs raisons mais la principale étant que les valeurs que lesdits groupent revendiquent sont à l’opposé d’une liberté de se définir selon ses règles voire même de faire usage de son corps librement.
à titre de rappel ça fait seulement 43 ans que l’homosexualité n’est officiellement plus considérée comme une maladie mentale et que ça fait à peine 2 ans qu’on a interdit les thérapies de conversion par la loi.
Les personnes queer et LGBT+ militent pour plus de droits mais plus le temps passe, plus elles se battent pour conserver le peu qu’elles ont car tous les acquis se retrouvent menacés dans l’hémicycle.
Quitte à Parler d’Artistes Queer Locaux je vais citer quelques collectifs de Lyon que vous pouvez soutenir en allant les voir se produire.
Le consoeurtium, la maison cauchemar , la House of Briantz , La cousinade … Mention spéciale à Tao Piasset qui a brulé un dangereux ouvrage transphobe lors d’une performance sur scène, et je ne fais que gratter la surface.
Les prix gravitent autour des 10 euros maximum quand ça n’est pas gratuit et de plus en plus de lieux accueillent leur art qui est extrêmement précieux.
Mais au delà de ça votre soutien passe surtout par la reconnaissance. Le fait de se dire que les personnes qui composent cette communauté ne sont fondamentalement pas différentes est déjà énorme. C’est juste des humains qui voient les choses autrement et ça n’est en aucun cas une raison pour les destituer (par exemple) des subventions de l’état pour les personnes qui souhaitent transitionner, du droit des couples homo à adopter et se marier etc… ça veut aussi dire de faire attention à qui vous accordez votre bulletin quand vous exercez votre droit de vote.
Certains partis les soutiennent la communauté LGBTQ+, d’autres les laissent tranquille, mais pas tous.”
Crédit Photo , Mansfield TYA – Auf Wiedersehen