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Le Gré des songes: Friches et culture autogérée

“Depuis la fin des deux confinements , le milieu de la scène et de l’événementiel qui s’était retrouvé en stase a repris de plus belle.
Les gens ont répondu présent en puissance mais qui dit ferveur dit demande, et fatalement, gentrification.
A titre personnel, j’ai fait partie d’un collectif artistique et j’ai vu les prix de leur soirées grimper du simple au double en l’espace d’un an. J’ai commencé à me poser certaines questions:
Est-ce que maintenant, ça vaut vraiment le coup de mettre 30 euros dans un ticket pour une soirée?
Est-ce que mes valeurs sont alignées avec celles des événement que je fréquente et surtout sont-ils financièrement à portée pour le public qu’ils visent?

Des prix jusqu’ici raisonnables se sont trop rapidement retrouvés inatteignables ce qui a drastiquement modifié la foule et par conséquent, l’esprit des soirées.

Cela dit, certains lieux autogérés à Lyon et ses alentours sont hermétiques à ce phénomène et proposent un programme à des prix accessibles voire gratuits pour recréer un espace dont certaines et certains ont été déchus. Aujourd’hui, on va parler des friches.


J’aimerais commencer par Ground Zero, ou GZ pour les intimes.
C’est un projet/espace militant/labo à ciel ouvert/bijou socio-culturel qui a vu le jour en 2009. Maintenant installé à Vaulx-en-Velin depuis 4 ans, il a réussi à ouvrir sa salle aux normes de la république.
Pour une surface totale de 3000m², il comprend une salle de concert de 500 places, 10 locaux de répétitions, un studio d’enregistrement et de résidence, 12 bureaux et ateliers ainsi qu’une salle d’expo.

L’équipe se fait le porte parole de valeurs aussi saines que fortes. D’après leur manifeste, même s’il est en pleine refonte, Ground Zero
• Soutient et met en lumière l’expérimentation et les pratiques indépendantes dans un esprit communautaire que ça soit dans la programmation, l’accompagnement des artistes qui prennent contact avec le lieu ou dans les activités organisées sur place.
• Veille à une éthique et une accessibilité desdites activités en utilisant à leur avantage l’absence de contrainte commerciales, ce qui impacte la programmation qui est extrêmement riche et diverse ainsi que les prix à l’entrée qui sont libres ou responsables.
• Accorde une certaine liberté à son public et ce dans le respect de chacun et chacune.

Le lieu travaille main dans la main avec des associations locales. Le week-end dernier s’y tenait Keep smiling X vertige.
Le collectif de bienveillance et de réductions des risques présent sur des soirées plus classiques accueillaient la Maison Vertige. Une soirée hybride qui mêlait drag show et DJ set par des queers, pour des queers (et alliés) le tout à prix libre.



Le modèle de GZ a d’ailleurs inspiré plus d’une personne.
Un peu plus en centre-ville, depuis 2021 se trouve la cité des Halles qui arbore le même concept de fond.
Cette friche a certes été partiellement mis en place par des entreprises, mais elle laisse carte blanche aux acteurs et actrices locaux pour expérimenter autour de la culture, l’artisanat local et l’urbanisme transitoire.
L’espace se réinvente pour accueillir terrains de sports, marché de créateurs et créatrices, street food, friperies, soirées hybrides, défilés d’école de mode et bien d’autres…

Pour faire court, quand de nouveaux modes de vie culturelle nous sont proposés qu’ils soient en terme d’accès et de conditions d’entrée, on repense un peu le monde de l’événementiel. Sortir, mais à quel endroit ? Avec qui? Et surtout qui est-ce que je soutiens?
La culture elle aussi se consomme, faire son choix importe donc et au delà de ça, impacte la façon dont les choses se passent à l’avenir.”

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